Auteur : François Provenzano

« Transparence » et « bidouillage » : comment entrer à l’intérieur d’un média ? Le cas des réseaux sociaux et des jeux vidéo

Cette séance pose la question de l’éventuelle portée critique d’une réflexivité de l’usager sur les médias numériques. Depuis les années 1970 (et notamment l’émergence de la vidéo amateur), le rapport émancipatoire aux médias s’est fondé en effet sur la croyance selon laquelle une « prise en main » de l’intérieur, par les usagers eux-mêmes, favoriserait leur compréhension des dispositifs médiatiques, les affranchirait des normes dictées par les usages « professionnels » et « industriels » de ces dispositifs, et répondrait à leur insatisfaction à l’égard des productions auxquelles correspondent ces usages « professionnels » et « industriels ». Chacun à sa manière, les deux intervenants nous invitent à déstabiliser cette croyance, en montrant que la vertu critique attendue d’une pratique réflexive des médias n’est peut-être pas si évidente, ou en tout cas n’est pas forcément là où on l’attendrait. Cette problématique générale est déclinée sur deux objets différents, qui mettent chacun en lumière deux modalités de la réflexivité : Jan Teurlings évoque les politiques dites de « transparence » adoptées par les réseaux sociaux numériques ; Pierre-Yves Hurel envisage quant à lui les communautés de créateurs de jeux vidéo amateurs, à travers leur imaginaire et leurs pratiques de « bidouillage ».

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L’extrémisme, le numérique et le théâtre : éclairages discursifs

À l’invitation du Théâtre de Liège, j’ai participé, avec Geoffrey Grandjean (ULiège) et Vincent Aerts (ULiège), à l’animation d’une séance de « Réflexions partagées » à destination d’un public d’enseignant·es. Le service pédagogique du théâtre propose en effet aux écoles de préparer la discussion du spectacle avec les élèves par un échange autour des problématiques traitées. Le spectacle concerné s’intitule Extreme/Malecane, mis en scène par Paola Pisciottano et aborde la question de la banalisation des idées extrémistes. Mon intervention a notamment porté sur la définition de ce qu’on appelle un « discours extrême » et sur les affinités supposées entre ce type de discours et les médias numériques.

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École d’été // Politiques des ambiances urbaines 4 : la ville touchée (3-7 juillet 2023)

Du 3 au 7 juillet 2023, se tiendra la quatrième édition de l’École d’été « Politiques des ambiances urbaines 4 : la ville touchée ». Cette école d’été rassemblera 25 masterant·es et doctorant·es des institutions partenaires françaises,  belges et allemande autour d’une recherche pluridisciplinaire se déroulant dans la Métropole de Lyon (France). Un appel à candidatures est ouvert.

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The Blind Spot: Some Introductory Notes on Betting

Betting can be considered as an opposite (and maybe complementary) paradigm to the one of transparency. As a cultural form and media mythology about uncertainty, betting offers the ground for a willing suspension of transparency. The betting paradigm is the living archive of the transparency paradigm and the model of rationality it relies on. Therefore, we can illuminate the critical dimension of this living archive with regard to the model of the well-informed controversy and the transparent pursuit of truth.

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Comment faire parler les silences médiatiques ?

Cette séance accorde une place à l’histoire des médias, comme perspective susceptible de nourrir le projet d’une éducation critique aux médias. Les deux intervenant·es sont en effet historien·ne contemporanéistes, habitué·es à considérer le poids des représentations médiatiques dans la construction des séquences historiques. Les médias (presse généraliste, presse spécialisée, médias audiovisuels) constituent dès lors à la fois des sources et des objets d’histoire, comme le montrent leurs différents travaux.

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Media Education Reloaded: From Mediagenic to Media Praxis

My starting point is a rather pessimistic viewpoint on Media Education: since the main goals of this discipline are now integrated into the very logic of the media themselves, what else can be expected from Media Education? In other words: since values such as “emancipation”, “transparency”, “participation” are now what define the core of legitimate discourse on media and in media, which critical perspectives could we still provide as media scholars, without being suspect of undermining the noble project endorsed by this discourse, in the very name of Media Education? Of course one could have a more optimistic, but maybe lazier, interpretation, which considers that the job of Media Education is actually done, and well done, by the media themselves, and that there is then nothing more to worry about. Let’s try to be neither pessimistic neither lazy.

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