Étiquette : finalités de l’EAM

L’impact environnemental du numérique dans les ressources éducatives

Les 29-30-31 mai 2024 s’est déroulée à Paris la 17e conférence de l’International Association for Research on Textbook and Educational Media (IARTEM). Cette édition était consacrée, plus particulièrement, aux changements climatiques et sociaux tels que traités au sein des manuels scolaires et des ressources éducatives. Les différentes contributions ont mis en évidence les représentations et présupposés associés à la gestion de la crise environnementale dans les manuels (contextualisation, agent[ivité]s, mise en relation avec d’autres phénomènes historiques/géographiques, etc.), les langages permettant de la prendre en charge d’un point de vue didactique (discours multimodaux, infographies dynamiques, etc.) ainsi que les connexions avec les objectifs d’apprentissages définis par les curricula.

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Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés: Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions)

Bien que la recherche consacrée aux aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information ne soit pas inexistante (Kerneis 2010; 2017)[1], la littérature scientifique se montre peu bavarde sur la question. Et pour cause : comme le soulignent Fastrez et al. dans une enquête à grande échelle (Fastrez et al. 2022), le caractère transversal du champ disciplinaire entrave le développement de curricula scolaires spécifiques (Ibid.,78) et, de là, la recherche scientifique sur son enseignement. Au premier chef, la didactique disciplinaire engage un questionnement sur la matière à enseigner, sa légitimité sociale à l’être, et la manière dont elle le sera (Chevallard [1985] 1998) : la transposition didactique opère ainsi une transformation adaptative (Ibid., cité par Reuter et al. 2013, 221) d’un savoir savant, pratique, expert ou professionnel en matière enseignable et ce, à deux niveaux : (i) une transposition externe émanant de l’institution scolaire, organisant la progression des apprentissages au sein des programmes, et (ii) une transposition interne, qui est le fait de l’enseignant en situation de classe.

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Saemmer, Alexandra, Nolwenn Tréhondart, et Lucile Coquelin. 2022. Sur quoi se fondent nos interprétations ? Introduction à la sémiotique sociale appliquée aux images d’actualité, séries télé et sites web de médias. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib.

À partir de quels savoirs, plus ou moins intériorisés et conscientisés, conférons-nous du sens aux productions médiatiques ? Quelles en sont les bases sociales, culturelles, expérientielles ? Prenant résolument le contrepied de toute entreprise de décodage des textes, de fact-checking ou de critique des sources, les autrices de l’ouvrage Sur quoi se fondent nos interprétations ? — Alexandra Saemmer, Nolwenn Tréhondart et Lucile Coquelin — entendent poser les fondations d’une démarche en éducation aux médias qui mettrait l’accent sur les processus interprétatifs à l’œuvre dans notre compréhension des messages médiatiques.

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Questionner la place des savoirs en SHS dans l’éducation aux médias et au numérique

Le 1er juin prochain, à 14h, nous aurons le très grand plaisir d’accueillir Aude Seurrat, professeure en sciences de l’information et de la communication (UPEC – Céditec), à la salle Lumière de l’Université de Liège (bât. A1, 2e étage), pour une conférence qui interrogera la place, parfois ténue, des sciences humaines et sociales dans l’éducation aux médias. Ce questionnement sera mené au travers de l’étude de trois types de dispositifs éducatifs ; l’éducation aux médias comme outil de lutte contre les discriminations (1), l’éducation au numérique (2) et l’éducation à l’esprit critique (3).

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Delamotte, Éric, éd. 2022. Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique : Points de vue et dialogues. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib

Objets scientifiques aux contours incertains, les médias se sont trouvés sommés de se redéfinir par leur exposition sur la scène de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). Ce champ d’activité suscite, depuis la popularisation des médias de masse (imprimés, audiovisuels, puis numériques), l’intérêt croissant des instances institutionnelles, dont dépendent les prescriptions en matière de politiques éducatives alignées sur le projet de société qu’elles entendent poursuivre. La saisie de ce projet dans sa complexité ne suffit cependant pas à rendre compte du foisonnement de cette (inter-)discipline ; en effet, « analyser aujourd’hui les débats éducatifs implique de prendre en compte l’apport des recherches qui les structurent pour partie. » (p. 7).

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Présentation du projet Dé_montages

Le projet que je vais présenter brièvement ici a démarré à l’Université de Liège en 2019. Il rassemble un collectif de chercheuses et de chercheurs situé au croisement des études médiatiques, de l’analyse rhétorique du discours et de la didactique de la communication. Intitulé L’éducation aux médias aujourd’hui: pour une nouvelle généalogie critique (GENEAM), il est dirigé scientifiquement par François Provenzano, professeur de sémiotique et de rhétorique, et Jeremy Hamers, chargé de cours en éducation aux médias et cinéma documentaire; avec la collaboration d’Élise Schürgers, doctorante en analyse du discours, et de moi-même qui suis chargée de cours en didactique

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Déconstruction, réflexivité, créativité : le problème des niveaux critiques en éducation aux médias

Les directrices de l’ouvrage soulignent l’importance d’élaborer des perspectives méthodologiques afin de s’écarter des écueils des kits pédagogiques, fiches pratiques et grilles de lecture toutes faites, souvent requis auprès des actrices et acteurs de l’éducation aux médias. La volonté du livre est à cet égard de ne pas réduire le projet éducatif à « une incantation de l’esprit critique », mais de l’enjoindre à « [tenir] compte des difficultés à prendre du recul sur des contenus et des dispositifs, du fait à la fois de leur performativité, de leur potentiel de fascination, des services qu’ils rendent et de la grande opacité de leur fonctionnement ».

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Media Education Reloaded: From Mediagenic to Media Praxis

My starting point is a rather pessimistic viewpoint on Media Education: since the main goals of this discipline are now integrated into the very logic of the media themselves, what else can be expected from Media Education? In other words: since values such as “emancipation”, “transparency”, “participation” are now what define the core of legitimate discourse on media and in media, which critical perspectives could we still provide as media scholars, without being suspect of undermining the noble project endorsed by this discourse, in the very name of Media Education? Of course one could have a more optimistic, but maybe lazier, interpretation, which considers that the job of Media Education is actually done, and well done, by the media themselves, and that there is then nothing more to worry about. Let’s try to be neither pessimistic neither lazy.

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Je suis le spectateur de Hold-up

C’est un exercice périlleux que de chercher à dire encore « quelque chose d’intelligent » sur Hold-up, après la somme de « discours critiques » produits depuis la sortie de ce film. Si mon propos assumera la fonction d’une « déconstruction », il s’agira moins d’une déconstruction de la mécanique du film à partir d’une position extérieure immunisée, que d’une déconstruction de cette position extérieure immunisée, au profit d’une autre posture de commentaire.

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