Projet RESUME — REssources et SUpports pour l’éducation aux MEdias (Fédération Wallonie-Bruxelles)

Le présent projet fait l’hypothèse que les ressources et supports de formation pour l’éducation aux médias constituent un terrain d’observation privilégié des tensions, intérêts, représentations et pratiques associées à la discipline. En tant que productions médiatiques, ils sont façonnés par les industries éducatives ; en tant que documents, ils prescrivent des pratiques professionnelles et édictent des normes ; en tant que discours, ils manifestent le point de vue des acteurs perçus comme légitimes pour définir, structurer et pratiquer l’éducation aux médias dans un contexte donné. Nous entendons mettre en évidence la manière dont les ressources et supports font sens dans un environnement spécifique, marqué par (i) une reconsidération des missions, acteurs et moyens pour l’éducation aux médias en Fédération Wallonie-Bruxelles, suite à l’adoption d’un nouveau Plan (2022) et des réformes menées dans le sillage du Pacte d’Excellence ; (ii) des difficultés d’ajustement des curricula scolaires à l’actualité sociale, dont témoigne la multiplication d’“éducations à…” transversales qui s’y trouvent étroitement connectées. L’étude prendra pour objet d’analyse un corpus de ressources extraites du portail institutionnel e-classe (Fédération Wallonie-Bruxelles, enseignement belge francophone).

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Introduction à la table-ronde du 19 mai 2022

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à cette table ronde qui clôture le cycle de conférences « Que veut (et que peut) encore l’Éducation aux médias aujourd’hui ? », un cycle organisé par Jeremy Hamers, Ingrid Mayeur, François Provenzano et Elise Schürgers dans le cadre du projet de recherche GENEAM, « L’éducation aux médias aujourd’hui. Pour une nouvelle généalogie critique ». Ce projet bénéficie du soutien du Conseil sectoriel de la recherche et de la valorisation en Sciences humaines et de la chaire UNESCO de l’Université de Liège.

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L’impact environnemental du numérique dans les ressources éducatives

Les 29-30-31 mai 2024 s’est déroulée à Paris la 17e conférence de l’International Association for Research on Textbook and Educational Media (IARTEM). Cette édition était consacrée, plus particulièrement, aux changements climatiques et sociaux tels que traités au sein des manuels scolaires et des ressources éducatives. Les différentes contributions ont mis en évidence les représentations et présupposés associés à la gestion de la crise environnementale dans les manuels (contextualisation, agent[ivité]s, mise en relation avec d’autres phénomènes historiques/géographiques, etc.), les langages permettant de la prendre en charge d’un point de vue didactique (discours multimodaux, infographies dynamiques, etc.) ainsi que les connexions avec les objectifs d’apprentissages définis par les curricula.

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Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés: Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions)

Bien que la recherche consacrée aux aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information ne soit pas inexistante (Kerneis 2010; 2017)[1], la littérature scientifique se montre peu bavarde sur la question. Et pour cause : comme le soulignent Fastrez et al. dans une enquête à grande échelle (Fastrez et al. 2022), le caractère transversal du champ disciplinaire entrave le développement de curricula scolaires spécifiques (Ibid.,78) et, de là, la recherche scientifique sur son enseignement. Au premier chef, la didactique disciplinaire engage un questionnement sur la matière à enseigner, sa légitimité sociale à l’être, et la manière dont elle le sera (Chevallard [1985] 1998) : la transposition didactique opère ainsi une transformation adaptative (Ibid., cité par Reuter et al. 2013, 221) d’un savoir savant, pratique, expert ou professionnel en matière enseignable et ce, à deux niveaux : (i) une transposition externe émanant de l’institution scolaire, organisant la progression des apprentissages au sein des programmes, et (ii) une transposition interne, qui est le fait de l’enseignant en situation de classe.

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Saemmer, Alexandra, Nolwenn Tréhondart, et Lucile Coquelin. 2022. Sur quoi se fondent nos interprétations ? Introduction à la sémiotique sociale appliquée aux images d’actualité, séries télé et sites web de médias. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib.

À partir de quels savoirs, plus ou moins intériorisés et conscientisés, conférons-nous du sens aux productions médiatiques ? Quelles en sont les bases sociales, culturelles, expérientielles ? Prenant résolument le contrepied de toute entreprise de décodage des textes, de fact-checking ou de critique des sources, les autrices de l’ouvrage Sur quoi se fondent nos interprétations ? — Alexandra Saemmer, Nolwenn Tréhondart et Lucile Coquelin — entendent poser les fondations d’une démarche en éducation aux médias qui mettrait l’accent sur les processus interprétatifs à l’œuvre dans notre compréhension des messages médiatiques.

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Questionner la place des savoirs en SHS dans l’éducation aux médias et au numérique

Le 1er juin prochain, à 14h, nous aurons le très grand plaisir d’accueillir Aude Seurrat, professeure en sciences de l’information et de la communication (UPEC – Céditec), à la salle Lumière de l’Université de Liège (bât. A1, 2e étage), pour une conférence qui interrogera la place, parfois ténue, des sciences humaines et sociales dans l’éducation aux médias. Ce questionnement sera mené au travers de l’étude de trois types de dispositifs éducatifs ; l’éducation aux médias comme outil de lutte contre les discriminations (1), l’éducation au numérique (2) et l’éducation à l’esprit critique (3).

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Delamotte, Éric, éd. 2022. Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique : Points de vue et dialogues. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib

Objets scientifiques aux contours incertains, les médias se sont trouvés sommés de se redéfinir par leur exposition sur la scène de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). Ce champ d’activité suscite, depuis la popularisation des médias de masse (imprimés, audiovisuels, puis numériques), l’intérêt croissant des instances institutionnelles, dont dépendent les prescriptions en matière de politiques éducatives alignées sur le projet de société qu’elles entendent poursuivre. La saisie de ce projet dans sa complexité ne suffit cependant pas à rendre compte du foisonnement de cette (inter-)discipline ; en effet, « analyser aujourd’hui les débats éducatifs implique de prendre en compte l’apport des recherches qui les structurent pour partie. » (p. 7).

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Présentation du projet Dé_montages

Le projet que je vais présenter brièvement ici a démarré à l’Université de Liège en 2019. Il rassemble un collectif de chercheuses et de chercheurs situé au croisement des études médiatiques, de l’analyse rhétorique du discours et de la didactique de la communication. Intitulé L’éducation aux médias aujourd’hui: pour une nouvelle généalogie critique (GENEAM), il est dirigé scientifiquement par François Provenzano, professeur de sémiotique et de rhétorique, et Jeremy Hamers, chargé de cours en éducation aux médias et cinéma documentaire; avec la collaboration d’Élise Schürgers, doctorante en analyse du discours, et de moi-même qui suis chargée de cours en didactique

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Déconstruction, réflexivité, créativité : le problème des niveaux critiques en éducation aux médias

Les directrices de l’ouvrage soulignent l’importance d’élaborer des perspectives méthodologiques afin de s’écarter des écueils des kits pédagogiques, fiches pratiques et grilles de lecture toutes faites, souvent requis auprès des actrices et acteurs de l’éducation aux médias. La volonté du livre est à cet égard de ne pas réduire le projet éducatif à « une incantation de l’esprit critique », mais de l’enjoindre à « [tenir] compte des difficultés à prendre du recul sur des contenus et des dispositifs, du fait à la fois de leur performativité, de leur potentiel de fascination, des services qu’ils rendent et de la grande opacité de leur fonctionnement ».

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