CONTRIBUTIONS D'INGRID MAYEUR
Projet RESUME — REssources et SUpports pour l’éducation aux MEdias (Fédération Wallonie-Bruxelles)
Le présent projet fait l’hypothèse que les ressources et supports de formation pour l’éducation aux médias constituent un terrain d’observation privilégié des tensions, intérêts, représentations et pratiques associées à la discipline. En tant que productions médiatiques, ils sont façonnés par les industries éducatives ; en tant que documents, ils prescrivent des pratiques professionnelles et édictent des normes ; en tant que discours, ils manifestent le point de vue des acteurs perçus comme légitimes pour définir, structurer et pratiquer l’éducation aux médias dans un contexte donné. Nous entendons mettre en évidence la manière dont les ressources et supports font sens dans un environnement spécifique, marqué par (i) une reconsidération des missions, acteurs et moyens pour l’éducation aux médias en Fédération Wallonie-Bruxelles, suite à l’adoption d’un nouveau Plan (2022) et des réformes menées dans le sillage du Pacte d’Excellence ; (ii) des difficultés d’ajustement des curricula scolaires à l’actualité sociale, dont témoigne la multiplication d’“éducations à…” transversales qui s’y trouvent étroitement connectées. L’étude prendra pour objet d’analyse un corpus de ressources extraites du portail institutionnel e-classe (Fédération Wallonie-Bruxelles, enseignement belge francophone).
Annonce: 2e édition du Certificat en Éducation aux Médias et à la Citoyenneté Numérique (2024-2025)
Après son lancement en janvier 2024, une nouvelle édition du Certificat interuniversitaire européen en éducation aux médias et à la citoyenneté numérique (ULB-ULiège-ULille) débutera au
L’impact environnemental du numérique dans les ressources éducatives
Les 29-30-31 mai 2024 s’est déroulée à Paris la 17e conférence de l’International Association for Research on Textbook and Educational Media (IARTEM). Cette édition était consacrée, plus particulièrement, aux changements climatiques et sociaux tels que traités au sein des manuels scolaires et des ressources éducatives. Les différentes contributions ont mis en évidence les représentations et présupposés associés à la gestion de la crise environnementale dans les manuels (contextualisation, agent[ivité]s, mise en relation avec d’autres phénomènes historiques/géographiques, etc.), les langages permettant de la prendre en charge d’un point de vue didactique (discours multimodaux, infographies dynamiques, etc.) ainsi que les connexions avec les objectifs d’apprentissages définis par les curricula.
La place accordée aux pratiques ordinaires des jeunes dans les ressources pour l’éducation aux médias numériques
Dans le cadre du 11e Colloque international en éducation (Montréal, 9-10 mai 2024), les intervenants du symposium « L’apprenant entre compétence numérique et littératie médiatique. Quelles méthodes? Quelles données? Quelles perspectives? », coordonné par Pierre Fastrez (GREMS, UCLouvain) et Nathalie Lacelle (CRIFPE, UdM), ont entrepris d’examiner comment la recherche menée sur le terrain de l’école pouvait contribuer à penser la prise en compte des compétences en littératie médiatique des élèves dans les apprentissages. Le constat de départ était en effet celui d’une déconnexion entre l’école et les pratiques ordinaires associées aux médias numériques.
Guide « Repères pour l’éducation à l’image » (N. Tréhondart, dir., 2024)
Voici deux ans, nous avions le plaisir d’accueillir Nolwenn Tréhondart pour une intervention croisée avec Anne Cordier sur la réflexivité dans l’éducation aux médias dans le cadre du séminaire organisé par Dé_montages. Dans le sillage de ses travaux dans le domaine de la sémiotique sociale, menés en collaboration avec d’autres chercheurs et chercheuses telles qu’Alexandra Saemmer et Lucile Coquelin (Sur quoi se fondent nos interprétations?, 2024), elle a récemment coordonné l’édition du guide « Repères pour l’éducation à l’image » destinée à fournir des balises pour la conception d’activités en éducation aux médias.
Certificat interuniversitaire européen en éducation aux médias et à la citoyenneté numérique (ULB, ULiège, ULille)
En novembre 2023 s’ouvrira une formation en éducation aux médias et à la citoyenneté numérique, accessibles aux éducateurs et enseignants. Elle est organisée par l’Université
Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés: Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions)
Bien que la recherche consacrée aux aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information ne soit pas inexistante (Kerneis 2010; 2017)[1], la littérature scientifique se montre peu bavarde sur la question. Et pour cause : comme le soulignent Fastrez et al. dans une enquête à grande échelle (Fastrez et al. 2022), le caractère transversal du champ disciplinaire entrave le développement de curricula scolaires spécifiques (Ibid.,78) et, de là, la recherche scientifique sur son enseignement. Au premier chef, la didactique disciplinaire engage un questionnement sur la matière à enseigner, sa légitimité sociale à l’être, et la manière dont elle le sera (Chevallard [1985] 1998) : la transposition didactique opère ainsi une transformation adaptative (Ibid., cité par Reuter et al. 2013, 221) d’un savoir savant, pratique, expert ou professionnel en matière enseignable et ce, à deux niveaux : (i) une transposition externe émanant de l’institution scolaire, organisant la progression des apprentissages au sein des programmes, et (ii) une transposition interne, qui est le fait de l’enseignant en situation de classe.
AAC: Supports didactiques, ressources pédagogiques. Formes, (in-)égalités, autorités et pratiques
Le prochain colloque du Didactifen prendra pour objet les supports didactiques, envisagés en première analyse comme des unités matérielles et formelles mobilisant une ou plusieurs ressources à des fins éducatives : manuels, fiches-outils, sites interactifs, applications, podcasts, MOOCs, syllabus, diaporama, portefeuille de lectures, recueil d’exercices, mallettes pédagogiques, etc. On interrogera le support comme instrument d’une médiation éducative (Danvers 1996) dans ses relations multiples avec les finalités de l’enseignement, la programmation des contenus disciplinaires, les pratiques d’enseignement et d’évaluation dans un contexte historiquement et socialement situé.
Saemmer, Alexandra, Nolwenn Tréhondart, et Lucile Coquelin. 2022. Sur quoi se fondent nos interprétations ? Introduction à la sémiotique sociale appliquée aux images d’actualité, séries télé et sites web de médias. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib.
À partir de quels savoirs, plus ou moins intériorisés et conscientisés, conférons-nous du sens aux productions médiatiques ? Quelles en sont les bases sociales, culturelles, expérientielles ? Prenant résolument le contrepied de toute entreprise de décodage des textes, de fact-checking ou de critique des sources, les autrices de l’ouvrage Sur quoi se fondent nos interprétations ? — Alexandra Saemmer, Nolwenn Tréhondart et Lucile Coquelin — entendent poser les fondations d’une démarche en éducation aux médias qui mettrait l’accent sur les processus interprétatifs à l’œuvre dans notre compréhension des messages médiatiques.
Delamotte, Éric, éd. 2022. Recherches francophones sur les éducations aux médias, à l’information et au numérique : Points de vue et dialogues. Papiers. Villeurbanne: Presses de l’enssib
Objets scientifiques aux contours incertains, les médias se sont trouvés sommés de se redéfinir par leur exposition sur la scène de l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). Ce champ d’activité suscite, depuis la popularisation des médias de masse (imprimés, audiovisuels, puis numériques), l’intérêt croissant des instances institutionnelles, dont dépendent les prescriptions en matière de politiques éducatives alignées sur le projet de société qu’elles entendent poursuivre. La saisie de ce projet dans sa complexité ne suffit cependant pas à rendre compte du foisonnement de cette (inter-)discipline ; en effet, « analyser aujourd’hui les débats éducatifs implique de prendre en compte l’apport des recherches qui les structurent pour partie. » (p. 7).