La place accordée aux pratiques ordinaires des jeunes dans les ressources pour l’éducation aux médias numériques

Dans le cadre du 11e Colloque international en éducation (Montréal, 9-10 mai 2024), les intervenants du symposium « L’apprenant entre compétence numérique et littératie médiatique. Quelles méthodes? Quelles données? Quelles perspectives? », coordonné par Pierre Fastrez (GREMS, UCLouvain) et Nathalie Lacelle (CRIFPE, UdM), ont entrepris d’examiner comment la recherche menée sur le terrain de l’école pouvait contribuer à penser la prise en compte des compétences en littératie médiatique des élèves dans les apprentissages. Le constat de départ était en effet celui d’une déconnexion entre l’école et les pratiques ordinaires associées aux médias numériques.

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Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés: Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions)

Bien que la recherche consacrée aux aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information ne soit pas inexistante (Kerneis 2010; 2017)[1], la littérature scientifique se montre peu bavarde sur la question. Et pour cause : comme le soulignent Fastrez et al. dans une enquête à grande échelle (Fastrez et al. 2022), le caractère transversal du champ disciplinaire entrave le développement de curricula scolaires spécifiques (Ibid.,78) et, de là, la recherche scientifique sur son enseignement. Au premier chef, la didactique disciplinaire engage un questionnement sur la matière à enseigner, sa légitimité sociale à l’être, et la manière dont elle le sera (Chevallard [1985] 1998) : la transposition didactique opère ainsi une transformation adaptative (Ibid., cité par Reuter et al. 2013, 221) d’un savoir savant, pratique, expert ou professionnel en matière enseignable et ce, à deux niveaux : (i) une transposition externe émanant de l’institution scolaire, organisant la progression des apprentissages au sein des programmes, et (ii) une transposition interne, qui est le fait de l’enseignant en situation de classe.

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