CONTRIBUTIONS D'ELISE SCHÜRGERS
Questionner la place des savoirs en SHS dans l’éducation aux médias et au numérique
Le 1er juin prochain, à 14h, nous aurons le très grand plaisir d’accueillir Aude Seurrat, professeure en sciences de l’information et de la communication (UPEC
From Education to the Promises of its Objects: Discursive Migration of a Symbolic Framing
We have formulated together an observation according to which a majority of discourses expressed in the public space about the media, about their productions or about the practices attached to them, put at stake a series of key paradigms, which end up forming a common horizon of recurrent values: independence, impartiality, transparency, emancipation, participation, reflexivity (2). These paradigms expressed in the discourse on media – whether this discourse is carried out by journalists, or by media education actors – form a network of media meta-categories that interact with each other and seem to activate a series of preconceived delimitations (true/false, legitimate/illegitimate, transparency/secrecy, passive reception/critical activity).
Suspended Confrontation. Requalifying Controversy by Means of Factual Truth
Fake news is commonly recognized to be a direct generator of controversy as well as the “discursive events” (Calabrese 2018) that feed and structure it. The identification of fake news through media coverage then implicitly becomes the embodiment of critical thinking; along those lines, the act of identifying fake news turns into a set way of preserving the public’s ability to take stand on the democratic issues involved. However, I wish to draw attention to the observation according to which, despite this apparently close relationship between controversy and so-called fake news, discussing a public controversy around that frame does not fuel the debate, but rather tends to neutralize it, on a political level.
Raconter l’historique du copier-coller
L’ouvrage de Roy Pinker (pseudonyme dont jouent trois auteurs, Pierre-Carl Langlais, Julien Schuh et Marie-Ève Thérenty) signale une orientation dès son titre : Fake news et viralité avant Internet. Les chapitres centraux, 15 études de cas autonomes, fonctionneront ensuite selon une logique d’illustration itérative de cette affirmation liminaire : la viralité, fondée sur un phénomène de reprise de contenu, est un mécanisme ancien, « consubstantiel à toute société médiatique ». Rendre compte des intersections entre vrai, faux et fiction dans la presse donne aux auteurs la possibilité de brasser une large gamme de phénomènes dont la nature et la part de faux fluctuent : nouvelles parodiques, fausses citations, publicités déguisées ou fictionnalisées, horoscope, caricatures, légendes urbaines, portraitomanie.L’ouvrage de Roy Pinker (pseudonyme dont jouent trois auteurs, Pierre-Carl Langlais, Julien Schuh et Marie-Ève Thérenty) signale une orientation dès son titre : Fake news et viralité avant Internet. Les chapitres centraux, 15 études de cas autonomes, fonctionneront ensuite selon une logique d’illustration itérative de cette affirmation liminaire : la viralité, fondée sur un phénomène de reprise de contenu, est un mécanisme ancien, « consubstantiel à toute société médiatique ». Rendre compte des intersections entre vrai, faux et fiction dans la presse donne aux auteurs la possibilité de brasser une large gamme de phénomènes dont la nature et la part de faux fluctuent : nouvelles parodiques, fausses citations, publicités déguisées ou fictionnalisées, horoscope, caricatures, légendes urbaines, portraitomanie.
Poétique et rhétorique : formats et usages pour l’éducation aux médias
Une conférence de Marie-Ève Thérenty (U. Montpellier) et Emmanuelle Danblon (U. Bruxelles), dans le cadre du cycle « Que veut (et que peut) encore l’éducation aux médias ? », 24 février 2022
Escorter le fact-checking
Indépendance, impartialité, transparence, émancipation, participation, explication : une série de paradigmes clés innerve les discours d’escorte des cellules de fact-checking. On entend mettre en lumière les récurrences figuratives, les positionnements énonciatifs et les partis-pris formels selon lesquels ces paradigmes apparaissent en discours. Notre postulat est que se dégagent de ce métadiscours de vérification, d’une part, l’expression d’une médiation revendiquée, professionnelle, correspondant à la promesse du dispositif, et d’autre part, une médiation réflexive prenant la forme d’un objectif implicite visant, par le discours sur le dispositif, la réaffirmation de ses propres codes. Ces deux premiers plans travailleraient à en opacifier un troisième, celui des médiations fondamentales, qui relèvent du traitement de l’information comme « opération sociale, technique et langagière » (Jeanneret).
Déconstruction, réflexivité, créativité : le problème des niveaux critiques en éducation aux médias
Les directrices de l’ouvrage soulignent l’importance d’élaborer des perspectives méthodologiques afin de s’écarter des écueils des kits pédagogiques, fiches pratiques et grilles de lecture toutes faites, souvent requis auprès des actrices et acteurs de l’éducation aux médias. La volonté du livre est à cet égard de ne pas réduire le projet éducatif à « une incantation de l’esprit critique », mais de l’enjoindre à « [tenir] compte des difficultés à prendre du recul sur des contenus et des dispositifs, du fait à la fois de leur performativité, de leur potentiel de fascination, des services qu’ils rendent et de la grande opacité de leur fonctionnement ».