Poétique et rhétorique : formats et usages pour l’éducation aux médias

Une conférence de Marie-Ève Thérenty (U. Montpellier) et Emmanuelle Danblon (U. Bruxelles), dans le cadre du cycle « Que veut (et que peut) encore l’éducation aux médias ? ».

24 février 2022

Quelle transposition didactique pour l’éducation aux médias et à l’information ? Réflexions depuis la lecture d’Anne Cordier (2023. Grandir informés: Les pratiques informationnelles des enfants, adolescents et jeunes adultes. C&F Editions)

Bien que la recherche consacrée aux aspects didactiques de l’éducation aux médias et à l’information ne soit pas inexistante (Kerneis 2010; 2017)[1], la littérature scientifique se montre peu bavarde sur la question. Et pour cause : comme le soulignent Fastrez et al. dans une enquête à grande échelle (Fastrez et al. 2022), le caractère transversal du champ disciplinaire entrave le développement de curricula scolaires spécifiques (Ibid.,78) et, de là, la recherche scientifique sur son enseignement. Au premier chef, la didactique disciplinaire engage un questionnement sur la matière à enseigner, sa légitimité sociale à l’être, et la manière dont elle le sera (Chevallard [1985] 1998) : la transposition didactique opère ainsi une transformation adaptative (Ibid., cité par Reuter et al. 2013, 221) d’un savoir savant, pratique, expert ou professionnel en matière enseignable et ce, à deux niveaux : (i) une transposition externe émanant de l’institution scolaire, organisant la progression des apprentissages au sein des programmes, et (ii) une transposition interne, qui est le fait de l’enseignant en situation de classe.

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Déconstruction, réflexivité, créativité : le problème des niveaux critiques en éducation aux médias

Les directrices de l’ouvrage soulignent l’importance d’élaborer des perspectives méthodologiques afin de s’écarter des écueils des kits pédagogiques, fiches pratiques et grilles de lecture toutes faites, souvent requis auprès des actrices et acteurs de l’éducation aux médias. La volonté du livre est à cet égard de ne pas réduire le projet éducatif à « une incantation de l’esprit critique », mais de l’enjoindre à « [tenir] compte des difficultés à prendre du recul sur des contenus et des dispositifs, du fait à la fois de leur performativité, de leur potentiel de fascination, des services qu’ils rendent et de la grande opacité de leur fonctionnement ».

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